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Pourquoi vous fixez mal vos tarifs au début

Le rapport à l’argent en tant qu’entrepreneur : une réflexion importante

Bonjour à tous, ici Julien, gérant du groupe Tercium. En ce jour de rentrée des classes, je souhaite aborder un sujet qui me semble fondamental, en particulier pour tous les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses : le rapport à l’argent. Ce thème m’a été inspiré lors de mes récentes courses pour ma société et j’aimerais partager mon expérience à ce sujet.

Quand j’ai commencé mon auto-entreprise il y a quelques années, mes premières prestations de création de sites internet étaient facturées entre 300 et 500 euros. À ce moment-là, ces montants étaient conséquents pour moi. Je réfléchissais en fonction de mes besoins mensuels, qui atteignaient environ 1200 euros. Ainsi, chaque prestation faisait un mois de travail et davantage encore. J’étais fier de pouvoir annoncer à ma femme que j’avais réussi à assurer une partie de notre budget dans le mois.

Les débuts sont souvent marqués par une phase d’apprentissage. Je me souviens de l’effort que cela représentait, à une époque où les systèmes de gestion de contenu n’étaient pas aussi automatisés qu’aujourd’hui. Je livrais mes projets après avoir passé des jours à peaufiner les détails, à résoudre les bugs et à administrer le tout moi-même. Obtenir mes premiers 500 euros était un moment de fierté.

Cependant, le temps passe et les choses évoluent. En commençant à comparer mes tarifs avec ceux de la concurrence, je me suis rendu compte que je ne facturais pas assez. J’ai commencé à rencontrer des difficultés lorsque je perdais des contrats en raison de mes prix jugés trop bas. Cela m’a poussé à explorer la notion de tarif horaire, puis à découvrir le TGM, ou tarif journalier moyen.

Une révélation s’est alors produite dans mon esprit. Je me suis dit que si je devais gagner 300 euros en trois jours, c’est que mon tarif horaire était ici d’environ 15 euros. Cela ne correspondait ni à mon expertise ni à la valeur que je souhaitais apporter. J’ai donc augmenté mes tarifs par paliers et commencé à attirer de nouveaux clients, adaptés à mes nouvelles tarifications. Cette montée en gamme dans mes prix m’a permis de me concentrer davantage sur la qualité du service et la satisfaction de mes clients.

Au fil du temps, ma société a évolué, et j’ai fait le saut de l’auto-entreprise à la SARL. J’ai embauché mon premier salarié et me suis aperçu que mes tarifs de 300 euros par jour n’étaient plus suffisants. J’ai dû encore une fois ajuster mes prix en fonction des réalités de mon entreprise. C’est fascinant de voir à quel point la perception des tarifs peut basculer avec l’expérience. Les prix que je voyais chez d’autres étaient souvent bien plus élevés, et j’ai réalisé que l’image que nous avons de l’argent change à mesure que l’on monte dans la hiérarchie du monde des affaires.

Il est crucial de comprendre que notre rapport à l’argent évolue. Au début de notre carrière, nous sommes ancrés dans notre réalité personnelle, en quantifiant chaque euro avec vigilance. Au fil du temps, ce rapport change. La notion de dépenses se banalise lorsque nous manipulons des sommes plus importantes. À un moment donné, vous pouvez même perdre de vue la valeur de l’argent en tant qu’individu.

La sagesse que j’aimerais transmettre aujourd’hui est que cette déconnexion entre le monde personnel et professionnel peut devenir problématique, notamment chez les jeunes entrepreneurs. En tant que professionnels, on peut se retrouver à traiter des montants en dizaines de milliers d’euros, alors qu’en tant qu’individus, chaque euro dépensé est important. Cette dualité rend notre gestion financière complexe. J’ai longtemps navigué entre mes cartes professionnelles et personnelles, réalisant qu’il y a une grande différence de pouvoir financier entre les deux.

Je pense que cette dualité n’est pas assez enseignée dans nos systèmes éducatifs. Comprendre que lorsque l’on se lance dans l’entrepreneuriat, il est essentiel de développer une vision professionnelle des finances est crucial. Trop de personnes commencent avec des tarifs trop bas, et cette approche peut s’avérer fatale pour leur entreprise. Si vous commencez à 10 euros de l’heure, vous êtes voué à l’échec. Au contraire, il est impératif de fixer des tarifs qui vous permettent non seulement de vivre dignement, mais aussi de soutenir la croissance de votre entreprise.

Il ne s’agit pas de se lancer avec des tarifs exorbitants. L’idée, c’est de trouver un équilibre qui vous permettra de fonctionner. Fixez des prix qui reflètent la valeur de votre travail et tiennent compte de vos charges ainsi que de vos besoins. Pensez à toutes les dépenses que vous aurez, de loyer aux factures en passant par les charges diverses. Cela vous aidera à bâtir une entreprise solide et durable.

Il est essentiel de ne pas sous-estimer vos prestations ni vos compétences. Si vous êtes compétent dans votre domaine, n’hésitez pas à facturer ce que vous valez. Bâtir la confiance avec vos clients dépend aussi de la perception de la valeur de vos services. Ils sont souvent prêts à payer davantage pour des services de qualité, alors ne sous-estimez jamais votre expertise.

Finalement, je souhaite rappeler que le rapport à l’argent est un sujet complexe et mérite d’être exploré davantage. Changer notre mentalité face à l’argent en tant qu’entrepreneur est un passage essentiel, et je suis convaincu que ce sujet déborde du cadre d’un simple article. C’est peut-être une thématique qui se prête à un livre entier.

Pour conclure, prenez le temps de réfléchir à votre rapport à l’argent. Établissez une stratégie tarifaire qui vous permettra de croître et de prospérer dans votre activité. Apprenez à gérer ces deux mondes du personnel et professionnel de manière efficace. N’oubliez pas que l’argent est un outil, et en tant qu’entrepreneurs, nous devons être en mesure de l’utiliser à notre avantage.

Je vous souhaite une belle rentrée et à très bientôt pour d’autres réflexions et partages d’expériences. Prenez soin de vous et à bientôt!

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